La maison autonome est-elle une utopie ?

« C’est fini l’abondance, c’est fini l’insouciance » cette rhétorique de notre président de la républicaine à raisonner pour beaucoup de Français comme une provocation. Mais en vérité, les Français ont déjà pris conscience que le réchauffement climatique n’affecte pas que les pays voisins et l’économie d’autres pays.Huit Français sur dix disent prendre acte de l’urgence climatique (sondage réalisé par l’institut BVA pour Orange et RTL).  Le prix de l’énergie est au plus haut et des risques de pénuries sont craints. Comment s’y préparer ? Comment éviter de se retrouver chez soi dans le noir ou à devoir payer une facture astronomique d’électricité ? La maison autonome semble être une solution. Vivre dans une maison qui s’autoalimente elle-même en énergie, serait-il maintenant possible ? Voyons en détail si c’est possible et si c’est si rentable que cela que de construire une maison autonome.

Qu’est-ce qu’une maison autonome ?

Une maison autonome est une habitation fixe qui subvient entièrement aux besoins de consommation de ses occupants. Parfois appelée « maison à énergie zéro », c’est une maison écologique qui produit l’énergie que ces occupants ont besoin et gère également l’eau qu’ils utilisent. Contrairement aux autres types de maison, elle ne fait pas appel aux réseaux de gaz et d’électricité nationaux et n’utilise pas non plus le réseau d’eau. En utilisant des sources d’énergies renouvelables et facilement accessibles, une maison autonome satisfait aux besoins énergétiques de ses occupants.

Quand on parle de maison autonome, on exclut les tinyhouses, yourte et autres maisons mobiles. Quand on évoque le concept de maison autonome, on parle d’une maison sur fondations.

Différence entre une maison autonome et une maison passive

La maison autonome, aussi appelée maison écologique ou durable, est une version plus poussée de la maison passive. Dans la maison autonome, on cherche à automatiser toutes les productions d’énergie et d’eau besoin par ces occupants.

La maison passive, quant à elle, cherche à réduire la consommation électrique de la maison, et elle doit respecter des normes particulières ainsi que la RT2020.

La maison passive doit respecter les normes fixées par le label allemand Passiv Hauss. Les normes françaises ne sont pas encore exactement définies sur ce label.Néanmoins, la maison passive fait référence au BEPAS (Bâtiment à énergie passive), version française des Passivhaus allemandes pour des bâtiments qui respectent une consommation minimale en énergie et qui ont :

– un besoin de chauffage ne dépassant pas 15 kWh/m2 ;

– une consommation d’énergie primaire inférieure à 120 kWh/m2 ;

– une étanchéité à l’air : inférieure à 0,6/h.

En revanche, la maison autonome, dont le but principal est d’automatiser toutes les consommations, ne nécessite aucune règle spécifique. Quoique, nous verrons qu’il existe des contraintes réglementaires propres à l’habitat français.

Les avantages à vivre dans une maison autonome 

La maison autonome présente plusieurs avantages :

  • Indépendance énergétique du foyer ;
  • Pas d’abonnement de gaz ou d’électricité à payer ;
  • Consommation d’énergie locale permettant de désencombrer les réseaux français ;
  • Utilisation de ressources renouvelables et écologiques ;
  • Réduction de l’impact environnemental de la maison ;
  • Aucune facture d’énergie. Réduction des charges du foyer.

Les inconvénients de la maison autonome

Malgré tout, il existe certains inconvénients à la maison autonome :

  • L’investissement de départ est souvent élevé, même si l’autonomie permet par la suite de dépenser très peu pour faire fonctionner la maison ;
  • En cas de dysfonctionnement des équipements, le réseau ne pourra pas prendre le relai puisque le raccordement n’est pas fait ;
  • La multiplicité des équipements installés implique plus d’opérations d’entretien et de maintenance ;
  • L’installation de l’ensemble des systèmes requiert de l’espace à l’intérieur (poêle, ballon solaire, batteries…) comme à l’extérieur (éolienne, panneaux solaires, récupérateur d’eau de pluie, puits canadien…).
  • Le raccordement aux réseaux d’énergie reste obligatoire
Comment rendre une maison autonome en énergie

Comment rendre une maison autonome en énergie ?

Est-il vraiment possible de construire une maison autonome ? Est-il possible d’habiter une maison complément autonome ? Pour répondre à ces questions, voyons les différents moyens de faire des économies d’énergie et rendre les systèmes de production liés à la maison autonome.

Le bois comme matériaux de construction de la maison autonome

L’une des premières choses à prendre en compte lorsque vous construisez votre maison en maison autonome, est le choix des matériaux de construction. En réalité, la chaleur générée à l’intérieur et celle émise par l’extérieur doivent pouvoir répondre aux besoins de chauffage et assurer le confort d’été.

La sélection des matériaux pour construire la structure de la maison doit être axée sur ceux qui améliorent l’efficacité énergétique. Ce matériau doit posséder des propriétés thermiques et un effet positif sur l’environnement :

  • Le bois est le plus populaire des matériaux. Quinze fois plus isolant que le béton. Il est également robuste et adapté aux charpentes. De plus, sur le plan esthétique, une maison en bois sera toujours plus chaleureuse et pourra même être moderne ! Mais, le bois est un matériau qui ne dure pas dans le temps s’il n’est pas entretenu. Il est donc essentiel de le traiter en utilisant des traitements et des peintures spéciales afin d’éviter qu’il ne pourrisse et ne dégrade l’intégrité de la structure. Concernant le coût, malgré la baisse des coûts, une maison écologique en bois est plus chère qu’une maison traditionnelle. L’isolation étant plus importante, l’avantage financier est vite compris.
  • Le béton de chanvre : c’est un matériau biosourcé qui présente une inertie acoustique ainsi que thermique. Le chanvre est ‘un matériau purement organique. Le chanvre se développe (presque) tout seul, sans engrais et nécessite le moins d’eau possible. Associé à la chaux, le chanvre constitue un béton organique. Il est coulé sur des planches de coffrage pour créer les murs des constructions.
  • Le béton cellulaire ou brique monomur. Dans la brique monomur l’air circule dans les trous crée une inertie thermique. Elles sont extrêmement durables et idéales pour la construction de structures à plusieurs étages. Il existe quelques inconvénients à la brique monomur, leur coût reste très élevé et si leur utilité est prouvée, leur fabrication n’est pas moins écologique !
  • La paille : la maison de paille est de plus ne plus populaire et c’est pour de bonnes raisons. La paille est un matériau écologique, durable et, surtout, très résistant ! Elle nécessitera cependant une ossature en bois non finie afin de la maintenir. C’est à ce moment que les bottes de paille vont remplacer les briques ou le chanvre pour faire les murs. Grâce à leur épaisseur, les murs seront extrêmement bien isolés. Et, malgré toutes les possibilités, la paille ne s’enflammera pas plus que la brique, si elle est enveloppée dans des bottes ! Si vous connaissez des agriculteurs non loin de votre future habitation qui peuvent vous vendre des bottes de pailles, ce choix de matériaux sera le plus économique à court et long terme.

En fonction des choix des matériaux, la construction de la maison autonome peut être complétée par une isolation thermique interne et externe. L’objectif est de réduire les pertes de chaleur qui peuvent entraîner une augmentation de la consommation d’énergie.

Éviter les ponts thermiques

Les ponts thermiques peuvent représenter entre 5 et 25 % des pertes d’énergie d’une habitation. Il est donc crucial de les traiter pour en minimiser les effets autant que possible dans votre maison autonome. Le traitement des ponts thermiques et une obligation légale (art. 19 de l’arrêté du 26/10/2010.) En faveur des bâtiments neufs, la RT ou Réglementation Thermique 2012 a instauré des garde-fous pour un meilleur traitement des ponts thermiques.

La principale raison des ponts thermiques est une installation inadéquate de l’isolation, comme des fissures dans le crepi, qui empêchent la bonne adhésion des panneaux isolants. Les murs creux sont plus susceptibles d’être sujets aux ponts thermiques que les murs qui sont revêtus à l’extérieur.

Les ponts thermiques peuvent entraîner une perte de chaleur et par conséquent une augmentation de la consommation d’énergie. Ils peuvent également provoquer des moisissures et des pourritures liées à des problèmes de condensation à l’intérieur des murs.

  • Isolation par l’intérieur (ITI)

Il s’agit de la solution la plus rentable pour réduire l’inconfort causé par les ponts thermiques. L’idée de base est de placer une couche d’isolation, comme des plaques de polystyrène enrobées de BA 13 sur le mur en question. L’installation est assez simple et rapide, mais elle ne résout pas le problème du pont thermique à sa source. Dans le cas d’une isolation thermique par l’intérieur, spécifiquement et pour répondre aux exigences de la RT 2005 et, par conséquent, de la RT 2012 l’installation d’un rupteur de pont thermique est fortement recommandée, voire exigée pour les planchers intermédiaires.

  • L’ isolation par l’extérieur (ITE)

C’est le moyen le plus efficace de lutter contre l’inconfort des ponts thermiques. Bien qu’elle soit plus coûteuse qu’une isolation posée par l’intérieur, l’ITE est une excellente option et, en particulier, elle n’empiète pas sur la surface habitable. Avec une isolation extérieure, la source du pont thermique peut être immédiatement identifiée, ce qui réduit considérablement les pertes de chaleur. Les revêtements isolants possèdent une conductivité thermique comprise entre 0,03 et 0,07 W/(m.K). La projection de revêtements isolants par l’extérieur permet de traiter les ponts thermiques des raccords et d’apporter une couche supplémentaire d’isolation.

Bien choisir l’orientation de votre maison pour faire des économies d’énergie

Comme vous l’avez sans doute deviné, les constructeurs modernes sont attentifs à l’emplacement de la maison pour assurer le confort maximal des habitants, mais aussi pour garantir des économies d’énergie.

Les maisons passives, comme les autres, sont conçues avec soin pour que leur disposition permette à la maison d’être fraîche en été et chaude en hiver.

En fait, on pense que l’exposition au soleil pourrait réduire vos coûts de chauffage de 10 à 30 % en hiver.

Sur la base de ces informations, vous pouvez penser que c’est une bonne idée de déplacer votre maison vers le sud. Mais vous devez être prudent. À l’heure du réchauffement climatique, nous avons connu ces dernières années de nombreuses vagues de chaleur. Si vous résidez dans une région exposée, une fenêtre orientée au sud n’est pas la meilleure option, en particulier si vous envisagez de construire de grandes fenêtres, ou des baies vitrées.

En dehors de la composante énergétique, l’emplacement de votre maison dépendra des règles d’urbanisme de la ville et des règlements en vigueur dans votre région, mais aussi de l’état de votre terrain, de la condition du sol ainsi que de la présence de voisins à proximité. Il n’est pas très confortable, par exemple, que la fenêtre de votre chambre donne sur le salon de vos voisins. En fin de compte, il y a toute une série d’aspects à prendre en considération.

Le scénario idéal est d’avoir la majorité de la maison orientée au sud ; 20 % à l’ouest ; 20 % à l’est ; 20 % et 10 % au nord. Ce type de maison permet d’augmenter l’impact du soleil (luminosité) en raison de la grande exposition des surfaces vitrées afin de diminuer le besoin d’éclairage artificiel et de chauffage. Il est recommandé de positionner les espaces de vie vers le sud, notamment le salon, la cuisine, la salle à manger et la terrasse. Cela vous permettra de profiter du soleil tout au long de la journée. Il est également conseillé de placer les chambres à coucher vers le nord. Ces pièces sont destinées à la détente. En été, vous serez ravi de trouver la chambre plus fraîche que les autres pièces de la maison. Avec cette orientation, vous pouvez faire des économies d’énergie et de chauffage.

La salle de bains doit être orientée vers le nord.

La majorité d’entre nous préfère par défaut aligner les pièces d’une maison vers le nord. En réalité, il s’agit d’un gaspillage de chaleur et de lumière. Une salle de bains n’a pas besoin de grandes fenêtres ou de beaucoup de lumière. Dans ces circonstances, il est recommandé d’avoir une vue sur le nord de cet espace est approprié. Cette orientation permet également de satisfaire les pièces de la maison de service, comme le hall d’entrée, la pièce de rangement ou le garage.

Les chambres et le bureau doivent être orientés vers le sud-est et l’est.

Cela permet aux pièces de profiter de la chaleur et de l’ensoleillement du soleil tout au long de la journée. Cependant, les orientations Est et Sud-Est font qu’une chambre ou un bureau peut sentir le soleil toute la journée, et par conséquent sont chauds en été. Les pièces restent fraîches le soir et l’après-midi. 

La grande pièce, ainsi que la cuisine, a orientée vers le sud

L’orientation sud est parfaite pour les pièces qui ont besoin de beaucoup de lumière de l’aube à la nuit. C’est aussi une méthode pour faire un espace de vie qui est chauffé naturellement par le soleil. Avec une exposition au sud, votre salon bénéficiera du soleil à tout moment de la journée. Si vous le pouvez, aménagez votre maison de telle sorte que votre salon / salle à manger ait une fenêtre orientée à l’est, une autre au sud et la dernière à l’ouest. Vous pouvez également envisager une terrasse extérieure orientée vers l’ouest. Il est bon de rester à l’écart du zénith du soleil au sud, mais d’avoir un point lumineux le soir pour profiter de vos repas en plein air. Sachez que vous devez être prudent pendant le sud de la France afin de ne pas ajouter trop de chaleur à votre maison dont la terrasse extérieure est orientée au sud.

Choisir les meilleures fenêtres et leur bon emplacement

Aujourd’hui, les fenêtres sont très efficaces contre les ponts thermiques. Les fenêtres les plus récentes intègrent des rupteurs de ponts thermiques, qui limitent les connexions directes, et par conséquent les ponts thermiques. La pose des fenêtres influe également sur les ponts thermiques qui peuvent exister et sur l’étanchéité à l’air, qui est souvent ignorée (courants d’air sous les fenêtres). Consultez notre guide pour savoir comment choisir des fenêtres de qualité. Le triple vitrage est l’option la plus privilégiée pour une maison située dans une région au climat durablement froid. Cependant, il faut noter que même si ce type de vitrage est plus efficace en matière d’isolation que le double vitrage, il présente un inconvénient : il peut être une source de diminution des apports solaires de votre maison ainsi que de la contribution aux apports solaires. Il convient donc d’étudier ce choix en fonction de votre région et exposition de la maison. Car oui, l’exposition des fenêtres joue énormément dans un projet de maison autonome. C’est capital. C’est l’entrée de la lumière qui vous fera gagner ou perdre en chauffage et éclairage.

L’orientation de la maison est ainsi à étudier en fonction de l’orientation des fenêtres. Faisons un zoom sur les diverses orientations des fenêtres.

La façon dont les fenêtres sont exposées est cruciale. Ainsi, des fenêtres étiquetées, mais non alignées correctement perdent leur efficacité.

Idéalement, une maison autonome est une maison dont les grandes fenêtres sont orientées vers le sud pour profiter des rayons du soleil.

Elle devrait avoir quelques fenêtres orientées vers le nord pour éviter les pertes de chaleur.

La surface totale idéale des fenêtres pour une résidence autonome est d’environ 25 % de la surface habitable.

Les fenêtres orientées vers le sud offrent le meilleur éclairage des pièces. L’orientation des fenêtres vers le sud peut être avantageuse, notamment en hiver. La lumière naturelle permet d’augmenter le chauffage des pièces, ce qui améliore l’efficacité énergétique de la structure. C’est pourquoi les maisons autonomes sont généralement construites avec des fenêtres orientées vers le sud (surtout les grandes fenêtres). La grande quantité de lumière solaire permet d’économiser de l’énergie car la pièce reste lumineuse, elle est exposée au soleil pendant une plus longue période et n’a pas besoin de lumière artificielle. La meilleure option est d’utiliser le côté sud de la maison pour le salon. Toutefois, pour éviter la surchauffe en été, il est recommandé de concevoir votre maison en plaçant des pare-soleil horizontaux sur le côté sud de la maison, sous les baies vitrées. Les brise-soleil ont été conçus pour laisser entrer la lumière pendant les mois d’hiver lorsque le soleil est au plus bas et pour la bloquer pendant les mois d’été lorsque le soleil est au plus haut. Le principal avantage du brise-soleil est qu’il ne diminue pas la luminosité de la pièce.

Dans les pièces dont les fenêtres sont orientées vers le nord, la quantité de lumière solaire est généralement inférieure à celle des pièces orientées vers l’ouest ou le sud. Ces pièces sont celles où la quantité de lumière solaire reste constante la plupart du temps. Si vos fenêtres sont orientées vers le nord, il est recommandé de choisir un verre à faible consommation d’énergie comme le triple vitrage. Dans la pièce avec des fenêtres orientées au nord, il est possible de faire une chambre à coucher ; par exemple, le matin, vous ne serez pas réveillé par la lumière du soleil, alors que l’après-midi, il est plus facile d’ombrager la pièce pour faire une sieste et le soir, la chambre n’est pas chauffée, ce qui peut rendre le sommeil difficile. Une autre option est d’installer un bureau à l’intérieur de la chambre : grâce à l’ensoleillement constant, il est beaucoup plus facile de travailler sur des papiers ou sur son ordinateur.

Si les fenêtres sont orientées vers l’est/ouest/sud, la lumière directe du soleil pourrait aveugler ceux qui essaient de travailler ou d’éclairer l’écran d’un ordinateur pendant de nombreuses heures, et la fermeture des stores pourrait rendre la pièce trop sombre.

Les fenêtres orientées à l’est reçoivent beaucoup de lumière du soleil tôt le matin, et la pièce s’assombrit en soirée. La lumière du matin n’est pas aussi intense que celle de l’après-midi, et les pièces dont les fenêtres sont orientées à l’est sont moins chauffées que les fenêtres orientées à l’ouest ou au sud. C’est donc une bonne idée de concevoir la cuisine sur le côté est de votre maison ? La cuisson commence l’après-midi, avec moins de soleil, et vous pouvez donc préparer le petit-déjeuner à la lumière naturelle.

La salle à manger et le bureau peuvent également être situés sur le côté est de la maison. Toutefois, dans ce scénario, vous devrez installer un système d’éclairage électrique adéquat, car en fin d’après-midi, ces pièces peuvent devenir légèrement sombres.

Du côté ouest, nous ne suggérons pas l’installation de fenêtres. La lumière du soleil est rare et vous auriez une trop grande dispersion thermique à travers les fenêtres.

Bien entendu, vous devez choisir un matériau connu pour ses propriétés isolantes !

Les menuiseries qui souffrent le plus de la conduction sont les plus sévères sont composées de PVC ou d’aluminium, ainsi que de PVC mixte bois et aluminium.

Il est essentiel de prêter attention aux performances du cadre ainsi qu’aux joints et aux entretoises.

Chauffer toute une maison autonome avec un poêle à bois bien placer

Le chauffage d’une maison autonome fait appel aux énergies renouvelables et surtout aux énergies disponibles localement. Le bois est souvent la ressource choisie, dans un poêle ou une cheminée. Le bois étant une ressource disponible localement, voire gratuite. Certains agriculteurs vous donnent leur bois en échange du fait que ce soit vous qui élaguer leurs arbres. Vous leur rendez service en élaguer les arbres de leur talus et eux en échange vous octroie le bois que vous avez coupé. Renseignez-vous après de vos voisins ou votre mairie pour cela.

Les poêles à bois à accumulation seront parfaitement adaptés puisqu’ils permettent un chauffage prolongé sur des surfaces importantes

Pour maximiser l’efficacité de votre poêle et réduire sa consommation d’énergie, il est essentiel de positionner le poêle à bois par rapport à la pièce que vous souhaitez chauffer et à la circulation de l’air dans votre maison.

Il est généralement recommandé de placer le poêle dans le salon, à condition que l’espace soit bien ventilé pour favoriser la diffusion de la chaleur. En revanche, si l’objectif est de chauffer plusieurs étages, il est préférable de placer votre poêle près d’une entrée, car l’air chaud risque de « monter » et donc d’augmenter la température des étages supérieurs. Cependant, dans cette disposition, la chaleur aura tendance à être moins bien répartie à l’étage inférieur.

La chaleur est souvent diffusée par les côtés et l’avant du poêle. Placer le poêle vers le mur est idéal. Il est également plus facile d’atteindre votre poêle pour l’utiliser au quotidien ! Il est aussi déconseillé de le placer près des ouvertures (portes fenêtres, portes baies vitrées, portes)…) afin d’éviter au maximum les déperditions de chaleur.

Comment chauffer son eau dans une maison autonome

Des panneaux solaires thermiques peuvent contribuer à la production de l’eau chaude sanitaire. On parle de chauffe-eau solaire pour la production de l’eau chaude uniquement et de système solaire combiné pour le chauffage en plus de l’eau chaude sanitaire. L’installation comprend des panneaux solaires installés sur le toit ou au sol sur un support incliné ainsi qu’un grand ballon d’eau. 

Le poêle hydro (aussi appelé poêle bouilleur) est aussi judicieux pour les maisons autonomes disposant d’un circuit de chauffage central et permet de chauffer votre eau sanitaire. Le poêle à bois sera raccordé au circuit d’eau pour chauffer l’ensemble de la maison et pourra aussi produire l’eau chaude sanitaire en étant raccordé au ballon. 

La combinaison du solaire et du bois permettra d’exploiter au maximum le gisement solaire et de faire appel au bois lorsque l’ensoleillement n’est pas suffisant. 

Dans tous les cas, la maison sera complètement autonome pour se chauffer.

Produire toute l’électricité d’une maison autonome

Pour s’affranchir du réseau électrique, il faut être capable de produire sa propre électricité. Cela passe bien souvent par l’installation d’un système à énergie renouvelable de type éolien, photovoltaïque ou même hydraulique. Selon la région et les ressources dont elle dispose, on pourra choisir l’une des technologies ou en combiner plusieurs.

Installer une Éolienne

La combinaison de plusieurs sources renouvelables de production d’électricité est intéressante car ce sont des énergies intermittentes qui ne fonctionnent pas toutes en même temps, notamment pour le vent et le soleil. Ces derniers ne sont pas toujours présents ou n’ont pas toujours la même intensité, ce qui peut poser problème pour alimenter la maison autonome. Au premier abord, installer une éolienne sur votre maison ou dans votre jardin peut sembler très simple et rentable. Mais vous allez voir que c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. 

  • Votre habitation doit être située dans une zone recevant beaucoup de vent ;
  • Certaines communes interdisent purement et simplement les éoliennes ;
  • Installer une éolienne n’est pas forcément trés écolgique car vous devrez créer un coffre de béton énorme pour sa fondation ;
  • Assurez vous d’avoir suffisamment grand de terrain pour la placer loin de vos voisins
  • Enfin, pour alimenter substantiellement votre maison en électricité, vous devez investir dans une éolienne dont le prix peut grimper jusqu’à 40 000 €. 

Clairement, l’éolienne n’est pas la solution la plus simple et la plus économique à mettre en œuvre.

Pour preuve avec cette vidéo explicative d’un confrére.

Opter pour une hydro-turbine

Si vous avez la chance d’avoir un cours d’eau sur votre terrain, vous pouvez envisager d’installer une hydro-turbine.

D’ailleurs, nous vous conseillons d’installer votre maison autonome sur un terrain avec un cours d’eau. Sans cela, le projet deviendra beaucoup moins possible.

Pour que l’hydro turbine fonctionne il faut :

  • Que le cours d’eau ait un débit suffisamment puissant pour faire tourner une turbine ;
  • Gagner la bataille administrative permettant d’obtenir le droit d’utiliser le cours d’eau qui peut durer jusqu’à… 2 ans

Il vaut mieux donc s’armer de patience, mais cela en vaut la peine car une petite station hydro-électrique est vite rentabilisée si votre débit d’eau est suffisant. Sans cela, abandonnez l’idée d’une station hydroturbine.

Installer des panneaux solaires

Installer des panneaux photovoltaïques est très souvent la solution privilégiée pour produire son électricité.  Les panneaux photovoltaïques pourront s’avérer judicieux pour rendre une maison autonome parce qu’ils permettent de produire de l’électricité à partir du soleil et assurent également un complément de chauffage via une ventilation d’air chaud. Ils peuvent aussi rafraichir la maison durant les nuits d’été. En ce moment, les aides à l’installation de panneau solaires, rendent cet investissement très rentable.

Il faut dire qu’ils offrent de nombreux avantages. 

Tout d’abord, c’est la solution la plus accessible financièrement : le prix de départ d’une installation photovoltaïque d’une puissance de 3 kWc (soit 8 panneaux solaires) est de 6 300 €. Avec les aides, cela vous reviendra à 2500 €.

L’autoconsommation photovoltaïque permet en plus d’être jusqu’à 50 % autonome en énergie.  

Et sachez que quoiqu’on vous dit, le solaire est intéressant partout au sein de l’Hexagone.

Les panneaux solaires photovoltaïques sont la solution à privilégier pour produire son électricité.

Une maison autonome en eau

Être raccordé au réseau d’eau n’est pas une option. En France, c’est même une obligation, pour des raisons de salubrité entre autres. L’autonomie en eau est donc toute relative… Une maison autonome en eau est avant tout une maison économique. Adieu les factures d’eau ; une somme non négligeable, quoiqu’on en dise ! Une maison 100 % autonome en eau compte sur trois dispositifs :

  • la récupération des eaux de pluie ;
  • les toilettes sèches ;
  • l’installation d’un chauffe-eau solaire ou à bois comme nous avons évoqué plus haut.

L’attention portée à l’utilisation et à la récupération de l’eau de pluie est soumise à des lois en France (le décret du 21 août 2008, qui a été publié au JO ndeg0201 du 29 août 2008) car elle « ne respecte pas les normes de qualité des autorités de tutelle de l’eau potable et pourrait être contaminée par des micro-organismes pathogènes ». Conformément à la loi :

  • L’eau de pluie collectée sur les toits n’est utilisée qu’à des fins domestiques à l’extérieur du bâtiment. pour alimenter les toilettes et laver les sols à l’intérieur.
  • Dans la maison, il y a des robinets qui fournissent de l’eau de différentes qualités n’est pas autorisé dans le même espace.
  • Les tuyaux doivent être marqués « eau non potable ».
  • Les équipements utilisés pour récupérer l’eau de pluie doivent être entretenus régulièrement.
  • Si l’eau collectée est utilisée et envoyée dans les égouts, une déclaration est exigée à la mairie ainsi que le paiement d’une taxe d’assainissement.

C’est ici que le changement de pratique et de comportement s’opère ! Pour économiser l’eau, les postes de consommation les plus importants sont optimisés. L’eau de pluie récupérée en cuve, une fois traitée et filtrée, peut tout à fait servir à l’arrosage du jardin, de vos toilettes et vos lessives, voir pour la douche (voir notre article à ce sujet). Attention, pour des raisons sanitaires, il est impossible de substituer l’eau potable par l’eau recyclée.

Cela dit, il faut prendre en compte plusieurs problématiques…

  • Traiter l’eau pour la rendre utilisable. Avant de pouvoir l’utiliser, l’eau de pluie ou de votre puits doit subir un traitement chimique ou mécanique. Le traitement mécanique consiste à filtrer l’eau à plusieurs reprises, pour la débarrasser de tous les corps étrangers (micro-organismes, poussières, polluants chimiques, etc). Quant au traitement chimique, il consiste à ajouter des produits (à base d’eau de javel par exemple) pour purifier l’eau.
  • Une réglementation très stricte. Vous pouvez utiliser l’eau de pluie dans votre domicile seulement pour évacuer les eaux des WC, nettoyer les sols, nettoyer le linge sous réserve d’assurer un traitement des eaux adaptés. 

En revanche, sa consommation pour boire est formellement interdite.

Enfin, si l’eau de pluie utilisée est rejetée dans les égouts, vous devez également faire une déclaration d’usage.

Bref, ce n’est pas simple.

Si vous préférez faire creuser un puits, sa construction sera soumise à plusieurs réglementations :

Vous devez déclarer votre projet en amont auprès des exploitants de réseaux souterrains.

Puis, vous devez déclarer l’exécution de votre projet à votre mairie, en l’accompagnant d’un extrait du cadastre.

Être autonome en eau est possible, mais demande beaucoup de restriction à l’usage dans l’habitation.

Témoignage ici : https://www.youtube.com/watch?v=LifnAsRRY4E

C’est vraiment le point noir de la maison autonome. Cela nécessiste de sacrifier son confort pour être autonome. Optez pour une maison semi-autonome, nous semble, un projet plus viable.

Quelles sont les normes pour autoconstruire un habitat alternatif ?

On ne construit pas une maison autonome sans autorisation. Avant d’obtenir le permis de construire, le service d’urbanisme de votre mairie vérifie que votre projet respecte bien les règles et les codes de l’urbanisme.

Un permis de construire est nécessaire pour :

  • toutes les maisons de plus de 20 m² (si la maison fait plus de 150 m², il faudra un architecte est obligatoire pour élaborer votre projet architectural) ;
  • tous les agrandissement et extensions en zone urbaine avec création de surface de plancher ou d’emprise au sol supérieure ou égale à 40 m². Si c’est en dehors de la zone urbaine, le permis de construire sera obligatoire pour une superficie supérieure ou égale à 20 m² ;
  • les annexes de la maison (cabanes, garage, abri de jardin…) de plus de 20 m² de surface de plancher ou d’emprise au sol.

Le raccordement au réseau électrique est obligatoire en France. Le raccordement au réseau électrique public contrôlé par ENEDIS pour toute sorte de maison est obligatoire en France. Mais ceux qui sont « raccordés » ne sont pas tenus de s’abonner à un fournisseur. Ils auront donc un compteur, mais pas de consommation.

Ceci est valable pour toute construction soumise au PC (Permis de Construire), qu’il s’agisse d’une maison neuve, d’une maison autonome ou d’une extension soumise au PC.

Le raccordement au réseau d’eau est aussi obligatoire.

Quel est le coût d'une maison autonome ?

Quel est le coût d’une maison autonome ?

Rendre sa maison autonome a un coût. Le coût initial est généralement assez lourd, ce qui peut rendre la tâche difficile pour certains consommateurs, même si l’autonomie permet de réaliser des économies substantielles sur le chauffage.

Il n’est pas facile de fournir un prix exact pour la construction de la maison autonome car il dépend du système de production choisi ainsi que du niveau d’autonomie souhaité. La seule chose qui est certaine est que la construction d’une maison autonome est généralement plus coûteuse que la construction d’une maison traditionnelle. Les estimations suggèrent que le coût est au minimum 25% plus élevé qu’une maison typique de la même zone. Nous estimons entre 25000 et 40000 € le cout supplémentaire d’une maison autonome par rapport à une maison classique en parpaings.

Malheureusement, il n’y a pas d’aide pour les maisons complètement autonomes. Cependant, il existe des subventions pour ceux qui préfèrent une autonomie partielle. Cela signifie que la personne doit connecter son système au réseau et ensuite vendre son excédent d’énergie à Enedis Solaire afin de recevoir le tarif de rachat sur le surplus. En outre, il recevra une prime d’autoconsommation qui peut aller de 80 EUR à 380 EUR par kWc installé, selon la puissance de l’installation.

Voici quelques estimations de coûts pour vous donner une idée du budget que vous devrez établir :

Matériaux / systèmesPrix
Pour la production d’électricité
Les panneaux solairesEntre 3 500 et 15 000€Selon le nombre et la puissance des panneaux et les aides de l’état 
Les batteries lithiumEntre 1000 et 5 000€ tous les 10 ans 
Pour le chauffage
Poêle à boisEntre 1 500 et 6 500€ avec installation
Poêle à granulésEntre 3 000 et 15 000€ avec installation
Pour l’eau
Forage du puitsEntre 100 et 120€ le mètre creusé
Système de récupération d’eau de pluisEntre 500 et 6 000€ selon le type et la taille de la cuve / du système
Chauffe-eau solaire thermiqueEntre 4 000 et 7000€ pour un ballon de 200 à 300L

Quelles sont les économies annuelles réalisées grâce à une maison autonome ?

Une maison autonome est un investissement rapidement rentabilisé par les économies substantielles qu’elle génère notamment sur le chauffage et l’électricité.

À titre d’exemple, une maison de 120 mètres carrés consomme en moyenne 2 500 euros par an d’électricité et eau, qu’une maison autonome n’a pas à payer du fait de sa moindre consommation et de l’absence d’abonnement puisqu’elle n’est pas connectée à internet. Il faut donc environ 10 ans pour rentabiliser une maison autonome.

Alors dire que la maison autonome est possible en France, on vous répond que oui, mais demande à faire beaucoup de restriction en consommation. La maison autonome est donc un état d’esprit et çà il faut en avoir conscience. Si votre objectif est de garder vos habitudes de consommation, une telle habitation vous décevra.

Si au contraire, vous vivez dan une maison autonome, n’hésitez pas à partager votre expérience en commentaire pour nos lecteurs.

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